mercredi 7 février 2018

Le lai de la rose éternelle



Sous l’emprise d’une passion dévorante, des amants vivaient reclus dans une forêt que l’on croyait habitée par des animaux sauvages. Ils se nourrissaient de baies, de champignons et de gibier pris au collet et rôtis au feu de bois. Leurs étreintes étaient folles et leurs lèvres ne se quittaient plus.
Mais une nuit, ce bel amour fou s’en alla comme il était venu. L’amante regarda ses mains ravagées par le gel du soir, déplora que son corps soit strié de rides prématurées et elle partit sans un mot, sans se retourner.
Le confort de la ville lui faisait soudain défaut et elle croyait avoir été victime d’un songe ravageur car de son bel amour, si vivace, il ne restait plus rien, si ce n’est une chanson dont le mot clef était « rose éternelle ».
Demeuré seul, l’amant tenta de se défaire du parfum corporel de celle qu’il avant tant aimée, nagea vigoureusement dans une rivière argentée jusqu’à ce que des ondines l’emmènent au fond de l’eau où il trouva une sorte de paix et de semi sérénité car les ondines étaient fées et elles voulurent panser les plaies de celui qui avait tant aimé jusqu’à la folie, sa douce, sa tendre amie.
Le vent colporta cette légende et parfois des jeunes filles esseulées, à la recherche du bel et fol amour, ornent leur chevelure de roses minuscules pour se baigner dans la rivière où l’on dit que vit un amant éperdu.

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